Clément, étudiant à l’école de cinéma ÉSEC Lyon, en 2e année, nous partage aujourd’hui son analyse et son ressenti sur un des films qui l’a marqué lors du festival de Cannes : « La Pampa » d’Antoine CHEVROLLIER.
Pourquoi avoir choisi ce film ?
- Ce film possède une bonne intrigue et un synopsis accrocheur. L’histoire me paraissait intéressante et j’ai pensé à une des fins possibles du film : j’ai donc assisté à la projection et mon pronostic s’est révélé en partie vrai. Pour moi « La Pampa » est un 10/10, j’ai eu un gros coup de coeur pour ce film.
Peux-tu faire un résumé du film ?
- Il s’agit de l’histoire d’un groupe d’adolescents. Jojo, parmi eux, possède un secret qui sera révélé au cours du film. Une question se pose alors : Est-ce que l’amitié sera brisée ? L’enjeu est également externe au groupe d’amis qui a appris la nouvelle. Si la famille apprend ce secret, cela pourrait avoir un Impact sur la carrière professionnelle de Jojo. Il pourrait ne plus concourir dans le monde du motocross, ni poursuivre ses entraînements sur son terrain fétiche : « La Pampa », d’où le nom choisi pour le film.
Ce film raconte une histoire sincère, réaliste et très prenante. Il m’a beaucoup plu et tenu en haleine jusqu’au bout. Le timing était également très juste : pas de sentiment de longueur, ni de moment trop précipité.
De quel genre d’œuvre s’agit-il ?
- C’est un long métrage : une comédie dramatique plus exactement. Il a des passages drôles où on voit cette bande d’amis s’amuser, faire des blagues… Ainsi que des passages très frappants et tristes. On rit, on pleure : toute une variété d’émotions nous tiennent en haleine tout au long du long-métrage. « La Pampa » était projeté dans la catégorie « Semaine de la critique », ce n’était pas une sélection officielle. Cette catégorie met en avant les créations de jeunes talents : il s’agissait du premier long-métrage d’Antoine CHEVROLLIER.
Peux-tu nous parler des personnages ?
- Les personnages de Jojo et Willy (le mécanicien de l’écurie « La Pampa ») ont une relation jouée qui très naturelle, très crédible, on s’y croit, on voit vraiment les adolescents en eux. Individuellement, on s’attache facilement aux personnages de l’histoire et on comprend à quel point leur relation est forte. L’acteur qui joue l’entraîneur entretenant une relation avec Jojo est également très surprenant car il s’agit du comédien et humoriste : Artus (Qui a réalisé et joué dans « Un p’tit truc en plus »). Artus joue habituellement des rôles plutôt humoristiques.
Son rôle est intéressant dans ce film car il joue un personnage sérieux : l’assistant entraîneur du père de Jojo, qui se berce d’illusions car il aime les hommes, mais le cache en entretenant une relation avec une femme en parallèle et deviendra bientôt papa. Le contraste avec ses précédents rôles est donc frappant car il trouve très bien sa place et le jeu d’acteur qu’il faut ici.
Y a-t-il des techniques particulières mises en oeuvre dans ce film ?
- Une chose qui m’a marqué, c’est la longueur de certains plans : pas de plan séquence mais un même plan reste à l’écran pendant 1 bonne minute : c’est assez long mais c’est un choix qui est logique et s’intègre très bien dans le film. Par exemple ce type de plans nous fait comprendre avec un long travelling, qu’en seulement un regard, Willy soutiendra toujours Jojo malgré son secret. Cette scène sérieuse et forte est ensuite déconstruite par une petite blague entre les 2 personnages et le film reprend.
Peux-tu faire un parallèle avec une autre oeuvre ?
- Dans le travail des personnages et le fait qu’on se sente très proche d’eux dans le film, on peut faire un parallèle avec « Marriage Story », de Noah Baumbach. L’histoire est très différente même si c’est un drame, mais on retrouve dans ces 2 films des personnages très réalistes et crédibles. On croirait qu’il y a même pas de mise en scène, que ce ne sont pas des acteurs qui jouent des personnages pour nous divertir, que ce que nous voyons est réel en fin de compte. C’est un sentiment que j’ai ressenti également devant « Marriage Story ».
Quel message souhaite passer le réalisateur dans ce film ?
- Ce film symbolise la puissance d’une amitié et jusqu’où on peut aller pour un ami.
Un mot sur l’affiche du film ?
- On voit sur l’affiche les personnages principaux : Jojo (à gauche) et Willy. Ils échangent un vrai regard d’amitié. Cette affiche symbolise bien le message du film.
Un retour par rapport à ta participation AU Festival de Cannes pour la première fois avec L'ÉSEC ?
- Le Festival de Cannes permet de faire une première projection d’un film en France avec du public : c’est une sorte de premier test qui permettra de voir si les films projetés sont appréciés ou non, et les critiques qui en seront faites. Selon ces premiers retours, les films resteront identiques ou bien pourront être modifiés dans l’objectif de plaire davantage à leur sortie officielle.
Grâce à ce festival, j’ai pu voir une réelle diversité d’oeuvres qui m’a fait découvrir une tout autre manière de filmer, d’éclairer et jouer selon les pays et les réalisateurs qui ont produits ces films. C’est ce qui m’apporte vraiment une richesse et autre vision : c’est très inspirant pour créer plus tard.
J’ai beaucoup apprécié cette expérience : on y va sans attente et on revient plus que surpris !
"On sent que ce festival pousse à la diversité. On retrouve plusieurs catégories afin que les films sélectionnés soient très différents : soit on aime, soit on n’aime pas… Mais ça existe et ça pousse à la créativité !"
Clément FIGUEROLA - Étudiant de 2e année à l'école de cinéma ÉSEC LYON